Bref, vous nous manquez

Maintenant, comme jamais auparavant Ça y’est, on l’a ! Elle apparaît telle un phare dans une nuit de tempête : la date du 11 mai. Un peu

Des footballers américains posent

Maintenant, comme jamais auparavant

Ça y’est, on l’a ! Elle apparaît telle un phare dans une nuit de tempête : la date du 11 mai. Un peu vacillant ce phare non ? Parce que oui, on sait que la tempête est loin d’être finie. A défaut de se marrer, on va mettre du temps à apercevoir la rive où s’amarrer.

Le retour sur son lieu de travail s’annonce « coton » comme disait mon papy. Nous avons d’abord les composantes technico-sanitaires  que vous connaissez déjà par cœur.

Il y a ensuite les ingrédients sociaux : comment se passent des interactions à un mètre de distance ?  Et la cantine alors, à quoi sert-elle quand on ne peut plus scruter l’assiette de son voisin et le juger sur ce qu’il mange ?

Et last but not least, la composante psychologique de ce nouveau rapport au lieu de travail : elle risque de nous emmener dans un délire de Science-Fiction, qui incarne implacablement notre nouvelle réalité. Alors, comment allons-nous gérer ce climat de suspicion entre scénario post-apocalyptique  et roman d’Agatha Christie ? Car oui, votre réalité est sûrement différente de celle de votre collègue adorée, qui sera peut-être moins à cheval que vous au sujet du lavage de mains.

Entre lâcher-prise et responsabilité, « oh c’est bon » et lucidité, distance et gestes barrière (« Vade retro Satanas »), les liens humains risquent de se reconfigurer. Ça ne sent pas les retrouvailles festives, versions vin rouge, rillettes et crackers de Belin[1].

Une fois que tout cela est dit, que faire ?

En tant que spécialiste des dynamiques collectives dans les organisations, l’équipe de Décalez ! s’interroge. Comment faire pour retisser des liens entre collaborateurs dans cette nouvelle configuration ? Comment apprivoiser le climat de méfiance pour en faire un chaleureux bateau solidaire ?

La chaleur humaine (pas le premier album de Christine & the Queen, l’autre)

Hors de question pour nous de remplacer la proximité par des visages en vignettes sur un écran. On a tous pu apercevoir les possibilités du numérique, mais surtout ses limites : la gueule de bois de la visio se fait sentir. Au delà des « vous m’entendez ? » et des « tu peux couper ton micro Jean-Claude ? », il nous manque ce truc. THE truc.

C’est le moment où l’on sort du rationnel, du mesurable. On a beau calculer la dose d’ocytocine apportée par un câlin, ce que nous apporte le lien humain direct sort indéniablement du champ des mathématiques. Il n’existe pas à l’heure actuelle de terme français qui désigne ce combo de chaleur, d’échange, de connexion et de partage[2]. Sûrement la preuve que le lien humain n’entre pas dans une case, n’en déplaise aux adeptes de la logique. Et c’est précisément cette absence de logique qui en fait un bien fragile, volatile, mais terriblement précieux.

Cette humanité est aussi le ciment de cette chose qu’on appelle « collectif », aujourd’hui assigné au rang de Serial Killer.

Dommage, parce qu’avant de tuer, un collectif soudé, ça permet de soulever des montagnes. Ça a quelque chose de fou, le groupe : il peut aider, porter, supporter, annuler, et surtout, relancer. Des dynamiques, des idées, de la bienveillance, une économie. Nous allons tenter de reconfigurer cette notion de collectif en faisant « avec l’existant ». Nous allons essayer de lui trouver une place ; de faire de la proximité malgré la distance ; de faire sens malgré la perdition. Non, nous ne sommes pas magiques. En revanche, nous croyons très fort dans les ressources encore innommables des êtres humains, ensemble.

In Collectif We Trust

Alors, avec Décalez !, nous allons nous battre pour remettre ce bijou d’irrationalité dans les organisations. Le respect des nouvelles normes sanitaires va nous pousser à ré-inventer la relation à l’autre. On vous promet que cette relation va s’adapter aux nouvelles contraintes de temps et d’espace. Mais elle va continuer d’exister. 

Armés de nos idées les plus folles et de nos blagues débiles, nous allons tâcher de mettre de la joie et de la proximité. Nous voulons contribuer à mettre en valeur la richesse de l’altérité et des rencontres en vrai de vrai. Nous avons envie de faire ensemble, de jouer avec vous, de vous faire faire ensemble. Et on le fera, n’en déplaise à Zoom, Skype, Teams, et toute la bande. Parce que oui, le lien humain est irremplaçable, et nous ne comptons pas le mettre sur le banc de touche.

A l’heure où la proximité humaine est punie par la loi, Décalez ! Fait figure d’insubordonné.

Bref, vous nous manquez, alors on vous dit à très vite.

[1]Mais oui ça existe encore les Crackers de Belin !

[2]Il en existe peut-être un en sanskrit, mais nous ne sommes pas en mesure de vous le transmettre.

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